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Titre du blog : Vadrouilles Ateliers d'Ecriture
Auteur : vadrouilles
Date de création : 09-01-2009
 
posté le 03-09-2009 à 19:17:59

CONSIGNE2 : texte de Rachel Zacharie

 .................pour une rentrée d'écritureS et de rencontreS................

 

 


Nuages, visages qui pleurent

Bossus boiteux

Merveilleux monstres

Ouvrant des gueules menaçantes.

La peur au ventre


Vieillards  fugitifs au sourire éphémère

Ils ont le cœur à l’envers

Les rides qui se déchirent

La vie en miettes.


Blancs, légers lambeaux de coton

La lumière brode des dentelles

Peau dilacérée.

Voluptueux arrachement.

 

Gris, corps lourds  qui s’étalent

Ils traversent le ciel avec langueur.

Noirs, entrailles célestes.

Etouffante angoisse


Sans bruit, le vent les pousse ailleurs

Vers d’autres pays,

sans patrie

vers d’autres temps

sans frontières.

Solitude au bord du vide


Fabuleuses figures de l’éther qui étire la ouate

Le souffle la sépare.

Les images bafouillent, se brouillent, se brassent

S’enchevêtrent, se démêlent,

Lumineuses métamorphoses.

Egarement aveuglé

 

Le sol tremble sous mes pieds

Funambule solitaire

Je traverse la vie

Entre ciel et terre.

 

 

Retours:

 

Ton texte bouscule, n’est-ce pas. Le ciel n’est pas tendre, le ciel est plein – plein d’images mouvantes qui renvoient à la peur, au déchirement, à la solitude et au vide. Ton texte a la force de ces images, belles de cette beauté qui fait mal parce qu’elle travaille les douleurs, et les nuages observés sont l’écran sur lequel sont projetées ces mêmes douleurs. Du ciel le texte ne parle que de ses habitants – les nuages. La lumière n’est présente que dans un vers : “lumineuses métamorphoses”.

Brigitte A.


Regarder le ciel et les nuages mouvants c’est bien souvent se perdre en contemplation, dans ton texte comme le souligne Brigitte, beauté et douleur sont intimement liés, pour moi regarder le ciel c’est  aussi se laisser gagner ou surprendre par le vertige, celui de l’immensité au dessus de soi qui se fait monstre, le vertige est cette peur qui traverse le corps, tu le dis si bien « la peur au ventre », ainsi la beauté n’est pas tranquille mais qui oserait affirmer cela.

Cécile R.