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Vadrouilles Ateliers d'Ecriture

posté le 19-07-2009 à 16:15:55

CONSIGNE1 : textes de Fanny Hallet, Rachel zacharie et Brigitte Adgnot

 ......................pour un été d'écritureS et de rencontreS..................

 

 

Lui
brun
Casquette du Che
Tee shirt rouge
inscriptions en cyrillique
Elle
sourire large
cheveux courts
boucles d'oreilles en forme de cœur.
Rouges
Au centre l'enfant fixe l'objectif
Il a environ 2 ans dans les bras de son père
le rouge domine
dans les vêtements
sur les joues
la chaleur de l'été sans doute.
Mais voilà cette photo a aussi la couleur de l'amour.
C'est nous !

Fanny Hallet

 

Retour :

 

C'est intéressant le passage de l'emploi de la troisième personne du singulier à la première personne du pluriel : Lui, Elle, L'enfant.... puis, NOUS!

C'est aussi ce qui donne le ressort poétique à cette saisissante photographie, tu nous livre une image  immédiate comme un polaroïd, on en est spectateur, observateur, puis, retournement, on se trouve projetté dans l'image (C'est nous!) 

La couleur et les détails visuels sont très importants, ce qui nous rend aussi très proche du moment photographié, cette photographie appartient à quelqu'un et on peut aussi tous s'y reconnaître (dans l'enfant ou dans l'adulte)

 

Il ne faut d'ailleurs pas hésiter cet été à nous envoyer des photos, des cartes postales, des dessins, l'on peut les publier sur le blog selon les envies de chacun!

 

 

Merci beaucoup Fanny pour ce poème/photographique.

 

Cécile R.

 

Pour Fanny

Et, pour finir et mettre mon grain de sel, presqu¹au centre du texte, la
phrase « au centre l¹enfant fixe l¹objectif », petite phrase qui par son
emplacement fait tout tourner autour d¹eux tous, l¹enfant et les adultes
présents sur l¹image, l¹enfant et l¹adulte qui le fixe à travers l¹objectif.
Sans oublier le narrateur/la narratrice qui pose son propre regard sur
l¹image et la fait tournoyer autour de cet axe qu¹est l¹enfant, et
revendique le lien par la chute « c¹est nous ! ».
 
Brigitte A.

 

Elle vient de loin.

Sa peau couleur désert écrasé de chaleur.

 

Les rides traversent son front. Embellissent ses yeux noirs. Son regard perdu attend fixé sur un horizon. Posé sur les souvenirs ? Lourd d’espoir ? De profonde tristesse ?

 

Elle fait la queue. C’est jour de marché.

 

Devant l’étal, son corps immobile. Enveloppé dans un costume traditionnel où se mêlent bleu turquoise, ocre orangé, vert d’eau et broderies légères délicatement parsemées sur l’étole qui couvre ses frêles épaules.

 

Son corps immobile attend. Le silence l’auréole. Il est absent à l’agitation tout autour, au parfum des chairs sensuelles des fruits cachés par les clients agglutinés. Isolé en plein cœur de la foule. Absent aux voix.

 

Majestueuse humilité.

 

Pour elle, le temps ne compte pas. Il y a des milliers d’années qu’elle souffre.

 

 

Rachel Zacharie

 

 Retour :

 

De nombreux détails isolent cette femme du reste de la foule, l'agitation alentour ne la touche pas, c'est un peu comme si une averse violente s'abattait autour d'elle en l'épargnant, quelle singulière image!

On comprend que c'est la souffrance qu'elle porte qui la soustrait en quelque sorte du "monde" et pourtant elle est là!

C'est un difficile exercice que celui de traduire la souffrance par les mots sans s'étendre en descriptions "pathétiques", tu évites donc cet écueil avec subtilité en convoquant le champs poétique, il est si vaste n'est-ce pas, qu'il nous réserve encore de nombreuses surprises.

 

Merci à Rachel pour ce portrait de femme. 

 

Cécile R.

 

Pour Rachel


J'ajouterais que je suis, quant à moi, sensible à l¹opposition couleur,
silence et immobilité relevant du minéral, associés à la vieille femme, aux
couleurs, parfums et sensualité du monde qui l¹entoure.
Il y a de belles images : « le silence l¹auréole », qui confine à
l¹isolement une valeur presque mystique. Dans le même esprit, le passage
« Absent aux voix ».
La vie est autour, au centre l¹isolementŠ

Curieux comme les deux textes précédents s¹opposent !
 
Brigitte A.

 

 

 

"J'ai été Japonais, on ne le voit pas sur la photo, puis Marocain, Branché, Fermé, Vendu, Français, Vietnamien, cher, très cher, et refermé. J'ai été Japonais, Marocain, Branché, Français, Vietnamien, cher et je vis dans les souvenirs des quelques passants qui ne marchent pas les yeux vides."

 
 
Brigitte Adgnot 
 
 
Retour :
 
 
Je ne peux m'empêcher de penser en lisant ton poème aux nombreux auteurs contemporains qui jouent, déjouent, détournent et malmènent la langue pour mieux la recréer,  je ne peux m'empêcher de penser aux inventaires, aux listes et autres formes poétiques, à Georges Perec bien sûr, mais aussi à Michèle Métail, Michelle Grangaud, Nathalie Quintane, Christian Prigent, Charles Pennequin, Anne-James Chaton, Jean-Pierre Verheggen, Valère Novarina, Jacques Roubaud, Gherasim Luca, Christophe Tarkos, Vincent Tholomé, Lucien Suel.... et tant d'autres.
En fait j'encourage tout le monde à découvrir les poètes de cette liste, si ce n'est pas déjà fait! 
 
 
Merci à toi pour cet étonnant texte.
 
Cécile 


 

 

 


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posté le 17-07-2009 à 19:26:56

CONSIGNE 1 : textes de Murielle Molitor

 .......................pour un été d'écritureS et de rencontreS..................

 

 

Une femme.

Assise dans un relax,
Elle était là,
Si pâle,
Son teint diaphane,
Pourtant, un peu de rose
Sur ses joues,
Eclairait son petit visage.
Sa beauté étrange,
Ses yeux clairs,
On aurait dit une poupée de porcelaine.
Les hommes qui passaient
La regardaient.
Elle était perdue dans ses rêves.
Elle se leva doucement,
Elle portait une longue robe blanche,
Des sandales également blanches.
Près d'elle se trouvait un rosier.
Elle cueillit une fleur.
La mit dans ses longs cheveux bruns.
Ce rouge et sa pâleur,
Lui allaient à merveille,
On aurait dit un ange
Elle rentra chez elle,
Juste en face et bientôt,
Elle ferma les volets
Et la belle dame blanche
Disparut comme elle était venue.

 

 Retour:

 

Cette femme décrite, me semble aussi être celle d'une image mouvante, celle d'une photographie sépia qu'une pensée nostalgique viendrait animer très lentement, puis faire disparaître.

Dans ce poème la mémoire réveille et surprend des images autant fixes que mouvantes (elle est capable de telles choses!)

Cette femme presque fantomatique que tu décris Murielle me rappelle les "amoureuses" d'Apollinaire dans les poèmes : Annie, Marie (Marie- Laurencin) Clothilde.

A relire avec plaisir dans "Alcools", publié en 1912. 

 

Cécile

 

 

Le jour se couchait,
L'ombre de son corps
S'allongeait à mesure
Qu'il avançait
Vêtu d'un sombrero
Qui cachait la moitié
De son visage
On devinait
Sa longue barbe
Son jean n'était pas
Très propre
Il fumait
Et marchait au hasard
Puis, il entra dans
Un café,
Cinq minutes après
Il ressortit
Avec une jeune fille
On le voyait nettement
Maintenant la soixantaine
Il disputait la fille
Tu te rends compte
De l'heure qu'il est
Je t'avais dit de rentrer
Pour 8 heures
Tu ne m'écoutes pas
Tu ne sortiras plus.
La jeune fille lui dit :
"Ecoutes papa j'étais
Avec des amis;
Tu a vu que je ne faisais
Rien de mal
L'homme se tut un instant,
Puis lui dit :
"Tu as raison, ce n'est pas
Parce que ta mère m'a quitté,
Que je ne dois pas avoir
Confiance en toi."
On va rentrer, mais la
Prochaine fois
Rentre à l'heure,
Car je m'inquiète
Il l'embrassa tendrement
Sur la joue.
Il essuya furtivement
Une larme qui coulait
Sur sa peau ridée
Et ils rentrèrent
Chez eux, bras dessus-
Bras dessous
En riant et en chantant.
 

Retour :

 

Si le poème précédent semble mettre en mouvement une image fixe, celui-ci nous renvoie au cinéma et révèle aussi ton goût pour les histoires de vie, ici tu nous livres une scène émouvante qui pourrait effectivement être extraite d'un film, tout comme les vers " Le jour se couchait, l'ombre de son corps s'allongeait... on le voyait nettement" pourraient aussi appartenir à un scénario car les éléments descriptifs sont précis et saisisants (lumière et cadrage) tout en étant poétiques.

Ce poème m'évoque le dernier film de Claire Denis : "35 rhums", il relate l'histoire d'un père qui vit avec sa fille, laquelle grandit et se prépare à vivre sa vie.... C'est une très belle relation père-fillle! 

 

 

Un grand merci à toi Murielle pour ces deux textes.

 

Cécile 

 


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1. KAF  le 09-08-2009 à 10:57:15  (site)

Intéressant ton blog ! A plus pour un com plus construit ... Bon dimanche

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posté le 07-06-2009 à 16:51:57

Atelier d'écriture du 6 juin (Porte Ouverte de La Belle Journée, Maison Folie de Moulins)


les petits rouleaux de papiers c’est pour faire un poème collectif...

 

 

Atelier encadré par Cécile Richard, qui anime pour la deuxième année à "La Belle Journée" (Groupe d'Entraide Mutuelle) avec le soutien de la  DRAC depuis janvier 2008.

 

 


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1. rimesoudeprime  le 07-06-2009 à 18:33:56  (site)

petite visite.

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posté le 07-06-2009 à 15:20:35

Voici une des lettres primées lors du concours Télérama de mai 2009...

et c'est une lettre de Françoise Coopmann, Présidente de Vadrouilles :

 

 

 

Rue Vieille du Temple. A la terrasse du Pick Clops qui a gardé tout de son cachet d’antan mes souvenirs se bousculent. Une fillette assise sur le gazon devant l’hôtel de Ville de Paris. Autour d’elle, des pigeons. Granma lui prend la main. Ils s’envoleront… Rue de Rivoli. Ses arcades se succèdent au rythme des pas. Au loin, la musique de l’orgue de barbarie mêlée au brouhaha. Rien à voir avec le rock ambiant du bar  d’où je vous écris ! Un jour, le jeune macaque perché sur l’épaule du musicien qui tourne inlassablement la manivelle lui a mordu le pouce. Granma l’avait prévenue ! J’aime les oiseaux, pas les singes. .. Bientôt la tour Saint Jacques. Les rues s’entremêlent… A cet âge là aucun enfant ne sait s’orienter ! Le square et ses bancs. Elle s’installera à côté de Granma… Rue des Rosiers.  Si elle ne distingue pas sa droite de sa gauche, elle sait qu’il faut attendre au feu. La boucherie a disparu. A sa place l’As du Falafel. Plus besoin de tourner la tête pour éviter les viandes étalées dans leur mollesse ni de se pincer le nez. Et vous, quelles images, quelles odeurs, quels  bruits gardez-vous de vos instants d’enfance ?Rue Vieille du Temple. Je n’ai pas reconnu le grand porche noir de notre immeuble. Dans la cour pavée de l’hôtel,  j’ai levé la tête et regardé jusqu’aux toits d’ardoise les pierres de grès enserrant les fenêtres. Balayé du regard les murs de briques rouges. Granma racontera qu’il y a longtemps coiffures, robes élégantes, dentelles précieuses, soies vertes, étoffes d’or et d’argent y virevoltaient. Les beaux esprits y tenaient  salon. Le Grand Paris ! Elle racontera aussi ses angoisses, les talons barbares des bottes de cuir noir, les voix hurlantes qu’elle ne comprenait pas. Les voisins ne sont jamais revenus. Une nouvelle famille s’est installée. Mon café est froid.


 

 


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posté le 04-06-2009 à 18:59:39

L'Exposition de Vadrouilles à la Médiathèque de Moulins ...

 

 

 

 

la voix du nord mardi 16 juin 2009

 

 

 

 


 

Les travaux de "Trajectoires 2" ont été exposés ainsi que les réalisations 2008 et 2009 en art postal, nous avons aussi pris plaisir à "reconstituer" ce qui pourrait être un fragment du mur rue d'Arras il y a quelques temps... disons un clin d'oeil à ce mur de collages, oeuvre éphémère....

 

Voici quelques vues de l'exposition : 

 

 

un détail du grand collage!

 

 

 

 

 

 

lesmotscollésd’été

 

 

 

poésie cruelle

 

 

 


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1. FannyH  le 04-06-2009 à 20:28:02

Ouaouh !!!
Elle esy belle cette expo...ca donne envie d'y aller en vrai...Mais au fait, quels sont les horaires d'ouverture de la Médiathèque ??

2. BRIBRI  le 04-06-2009 à 20:50:07

Je pense que la 2e séance a lieu le 20 juin, et non le 21, webmaster...

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